LA STATUE-MENHIR

DE

CARAMAT

EN CAPCIR

(Commune de Puyvalador - Pyrénées-Orientales)

(Texte paru dans le Bulletin de la Société Préhistorique Française - 1995)

Résumé

C'est au cours d'un travail de prospection sur la commune de Puyvalador, dans les Pyrénées-Orientales, à la demande d'élus locaux désirant mettre en valeur le patrimoine, qu'a été découverte une statue-menhir d'un type particulier. Il s'agit d'une statue-menhir isolée de tout groupe identifié. Son ornementation ne permet pas de la classer dans un des groupes les plus proches tels que les groupes du Languedoc ou du Rouergue.

Abstract

It's in the course of works to prospection in the township of Puyvalador, in the county of Pyrénées-Orientales, on demand to the local elect desirous to develop patrimony, that has been finding a statue-menhir of special model. It's a question of statue-menhir isolated of indentify group. This decoration is not enable to class in the near group like the Languedoc group or the Rouergue group.

INTRODUCTION

Si le département des Pyrénées-Orientales est un département actif en matière de recherche archéologique, la répartition des archéologues sur son territoire est assez inégale.

Passant rapidement de la mer à la montagne, les espaces naturels sont très différents les uns des autres, certains étant plus accueillants que d'autres. A part quelques exceptions près, la recherche s'est souvent cantonnée dans la plaine du Roussillon ou dans les massifs arides de l'Albères, du Conflent ou des Aspres. Rares sont les chercheurs qui travaillent en haute altitude. Aussi, il n'est pas étonnant d'y faire des découvertes inattendues. C'est le cas de la statue-menhir qui a été retrouvée sur la commune de Puyvalador en Capcir.

SITUATION

La découverte isolée d'une statue-menhir dans le département des Pyrénées-Orientales est assez significative pour être mentionnée. Cette statue se trouve sur la commune de Puyvalador en Capcir (Canton de Mont-Louis) dans l'extrémité occidentale des Pyrénées-Orientales. Elle s'inscrit dans un paysage de douces collines sans relief qu'un soleil fréquemment voilé rend un peu mornes. L'atmosphère est brumeuse lorsque le “ Carcanet ” qui monte du pays de Sault et du Donnezan ne souffle pas.

La statue-menhir se situe dans la partie sud-ouest d'un monticule qui domine la rivière de l'Aude au lieu-dit “ Caramat ”. Elle se trouve en bordure d'un champ. Les métayers l'ont découverte en 1992, à la suite d'un défonçage profond dans la partie basse de ce champ. Ils l'ont ensuite transportée sur le côté du champ pour s'en débarrasser. Avant son exhumation, la face était tournée vers le sol et n'a donc pas subi les aléas d'une mise en culture intensive.

Le site se trouve sur le tènement sud-ouest d'un mamelon appelé Caramat, dont le sommet se trouve à l'altitude de 1581 m. Il domine au nord/nord-ouest le bassin sédimentaire de Puyvalador, aujourd'hui recouvert en partie par une retenue d'eau artificielle. Il est bordé de champs et entouré de hautes crêtes boisées. Au sud-ouest s'élève le Puig Péric jusqu'à une altitude de 2810 m.; au nord, les sommets qui encadrent le col des Hares et la sombre forêt du Carcanet ferment l'horizon. Le bassin du Capcir possède une origine tectonique attestée par l'abrupt de sa bordure est qui tranche tous les affleurements géologiques perpendiculaires. Il doit s'agir d'une dépression sculptée par les glaciers du Carlit lors de la première glaciation. Ainsi s'expliquerait son orientation nord-sud complètement indépendante des directions est-ouest d'âge hercynien caractéristiques de la formation des Pyrénées. Le fond du bassin s'est constitué à partir d'importants dépôts fluvio-glaciaires notamment avant la deuxième glaciation qui combla la partie orientale de cette dépression de vases, limons et végétaux. Cette formation se retrouve le long du fleuve Aude sous forme d'alternance d'argiles blanches micacées à diatomées et de petits bancs ligniteux.

La statue se trouve sur le bord d'un chemin antique qui reliait la Cerdagne au Pays de Sault et à la basse vallée de l'Aude jusqu'à Carcassonne. Ce chemin était encore utilisé jusqu'au début du XXème siècle et constituait le seul lieu de passage par le col des Hares pour rejoindre le Pays de Sault.

HISTORIQUE

Lorsqu'on étudie la toponymie et les textes anciens, force est de constater que le lieu où se trouve la statue a été très fortement influencé par la présence de celle-ci. Hormis l'appellation du lieu dit “ Caramat ”, le chemin antique qui passe au col des Hares, à proximité de la statue, s'appelait encore au XIVème siècle : “ Cami de la Pedra Picada ” ou chemin de la pierre percée ou trouée (VIDAL 1899, p. 462). S'il existe bien des rochers avec des gravures de croix à la limite des départements des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège, il est douteux que ce soit celles-ci qui aient donné son nom au chemin. Le toponyme “ Pedra Picada ”, qui signifie pierre trouée, se trouve ici au singulier, indiquant donc la présence d'une seule pierre. Il s'agit certainement de la statue-menhir dont les yeux, constitués de cupules profondes, font penser à des trous.

Le problème est de savoir si cette pierre était encore visible au XIVème siècle, si elle était dressée ou couchée, ou bien si le nom du lieu-dit est resté ancré profondément dans la mémoire collective bien après son ensevelissement.

En procédant au classement des collections préhistoriques de la Société d'Études Scientifiques de l'Aude, en 1948, M. Barailhé (BARAILHÉ 1949) signale l'existence de plusieurs statues-menhirs situées dans la haute vallée de l'Aude notamment sur le territoire de la commune d'Escouloubre. Cette commune est mitoyenne de celle de Puyvalador. Cette note, dont la provenance n'est pas précisée, n'attira pas l'attention des archéologues, et les statues-menhirs de la haute vallée de l'Aude retombèrent dans l'oubli.

En 1992, lors d'un labour plus profond que ceux habituellement pratiqués, M. Cathala, maire de Puyvalador, découvrait une grande dalle de plus de trois mètres de long. Celle-ci, située en plein milieu d'un champ, fut déplacée et posée à proximité. A l'issue du transport, la face gravée, qui était tournée jusqu'alors vers le sol - ce qui a permis une bonne conservation des gravures - se retrouva en position inverse. Au cours des mois suivants, les pluies ont lessivé la pierre, laissant apparaître deux cupules profondes. Pour le propriétaire du terrain, il ne s'agissait pas d'une découverte marquante, tant les pierres à cupule sont communes dans cette région des Pyrénées.

Ce n'est qu'en août 1994, lors de prospections systématiques sur le territoire de la commune, dans le cadre d'un projet de développement local - palliatif à la désertification rurale - que Gilles Pouvreau nous montra cette “ pierre à cupules ”. De part sa forme générale et par le fait que les cupules étaient concentrées en un seul endroit, il est apparu très vite qu'il s'agissait de tout autre chose. Une étude minutieuse de la surface de la pierre nous permis de découvrir de très fines gravures à peine visibles : certaines constituent un semblant de cheveux ceints d'un bandeau, d'autres dessinent une ceinture à damier avec une boucle. Malgré l'absence de tout autre vestige de ce type dans la région, il s'agit bien d'une statue-menhir. L'étude nous en fut confiée afin de rechercher l'appartenance typologique et la datation probable du monument.

DESCRIPTION

Le support

La pierre supportant les gravures est un granit fin de coloration gris/beige très clair. Cette roche est d'origine locale et se retrouve en affleurement à une centaine de mètres sur la partie ouest de la colline de Caramat. C'est une grande dalle de 3.50 m. de hauteur sur 1.20 m. de large et 0.20 m. d'épaisseur. La face gravée est plane alors que le dos, mal équarri, présente de nombreuses aspérités et failles naturelles. Sa silhouette est légèrement anthropomorphique. La forme générale est non anatomique, mais la tête est un peu dégagée du corps par un décroché de la pierre dans la partie gauche. Seuls, la présence de deux yeux profonds et le déjeté de la tête donnent à la statue son expressivité.

Nous n'avons pas l'assurance que ces deux cupules profondes, dont le fond possède une entaille rectangulaire, constituent des gravures. Ces deux entailles peuvent avoir été faites pour couper le haut de la pierre par la technique des coins en bois que l'on mouille et qui, en gonflant, font éclater la roche. Dans ce cas, il faudrait en déduire que cette tentative de découpe n'a pas été menée à son terme, pour une raison que nous ignorons. Cette pierre est isolée et ne se trouve pas dans une carrière. Il est donc peu probable que nous soyons en présence d'un travail inachevé, comme on en rencontre fréquemment sur des sites dont l'exploitation s'est interrompue brutalement.

On constate que la face de la statue et le décroché de la tête n'ont pas été retravaillés pour être l'une aplanie et l'autre creusé. Cette morphologie est naturelle. En fait, les hommes ont choisi la pierre et la qualité de sa surface pour en faire une statue-menhir.

Là où la gravure a enlevé la patine colorée, le support apparaît dans sa teinte naturelle blanchâtre, ce qui contribue à donner un contraste de coloration et un relief particulier aux dessins. Cette particularité est particulièrement visible au niveau de la ceinture.

Les gravures

Les gravures sont peu profondes et n'ont entamé la roche que de quelques dixièmes de millimètres en profondeur.

La forme du visage est non anatomique. On peut apercevoir deux yeux constitués de cupules profondes. Ces yeux sont cerclés par des enlèvements larges à peu près circulaires d'un demi-centimètre de profondeur. Ces gravures sont de diamètres différents : L'oeil gauche est plus grand que l'oeil droit. A l'intérieur de chacune des cupules qui constituent les yeux, se trouve une entaille horizontale de 4.0 cm de longueur et de 2.0 cm de largeur.

L'oeil gauche est surmonté d'une croix. Les stries que l'on aperçoit dans la partie supérieure du visage, évoquent des cheveux. Une parure de tête - un bandeau lisse de 4.0 cm de largeur - sépare les cheveux du reste de la statue.

Le décroché situé dans la partie gauche de la statue esquisse l'ébauche de la tête. Par contre, il ne dégage pas le modelé des épaules.

La partie inférieure du corps est un peu plus érodée, mais on y discerne les restes d'un vêtement. Il s'agit d'une ceinture constituée d'un bandeau droit ouvragé de 4.5 cm de largeur avec des zones rectangulaires ajourées et des zones rectangulaires pleines alternées. Le centre de la ceinture possède une boucle en demi-huit horizontal déjetée vers le haut de la statue. Cette ceinture se trouve au centre d'un bandeau plus large constitué de deux traits parallèles grossièrement horizontaux qui descendent légèrement vers la droite de la statue. Sous le trait inférieur, dans la partie gauche de la statue, il est possible d'apercevoir une série de traits horizontaux et verticaux. Mais l'état très dégradé de la composition ne permet pas d'augurer des intentions du graveur.

Au dos de la statue, un trait horizontal très large et très profond entaille la partie haute de la pierre. Bien, qu'il soit très érodé, sa présence semble résulter d'une action volontaire.

Les gravures et les cupules ont été obtenues par piquetage. Les ouvrages ont pu être exécutés à l'aide de galets de quartzite dont il existe des gisements à proximité, dans le vallon en contrebas, à environ 50 m. de la statue, dans le lit de la rivière Aude.

On peut ranger les gravures dans deux catégories distinctes : d'une part, celles qui forment les yeux, les cheveux (?), le trait horizontal situé au dos de la statue, d'autre part, celles qui composent la croix, la ceinture, le bandeau de tête, celui du ventre, ainsi que les traits sous la ceinture. Les premières ont été gravées assez profondément dans la roche et sont encore bien marquées malgré leur état très dégradé. Les secondes ont à peine entamé la roche et se distinguent à peine. Ces différences dans la manière de façonner la stature pourraient avoir pour origine une exécution échelonnée dans un temps d'une durée plus ou moins longue. La forme dysanthropomorphique de la pierre permet de penser que celle-ci a été choisie à dessein pour symboliser une figure humaine. Les yeux qui viennent renforcer cette représentation ont dû être creusés au moment de l'érection de la statue. Ce menhir à gros yeux, très archaïque, suffisait sans doute à concrétiser “ l'idée anthropomorphique ou déique ” que se faisaient les hommes de ce temps-là. Plus tard, les autres gravures seront rajoutées, finissant de donner un aspect humain à ce “ menhir gravé ”. Ces adjonctions peuvent provenir soit d'une évolution des mentalités ou de l'art statuaire, soit d'une démarche d'appropriation d'une ancienne statue par des populations plus récentes qui y impriment leur marque en gravant leurs caractéristiques vestimentaires.

CONCLUSION

L'absence de mobilier associé interdit toute datation précise, et aucun indice ne permet de rattacher cette statue à une sépulture. En raison de son extrême simplicité dans sa forme anthropomorphique et son dénuement au niveau des vêtements et des parures, elle est très différente des statues-menhirs des groupes définis par J. Landau (LANDAU 1977) et J. Arnal (ARNAL 1985). Son dépouillement incite à la placer dans un contexte néolithique final - chalcolithique au sens large.

Ce pronostic, basé sur la seule physionomie de la statue, pourrait se voir confirmé par l'étude étymologique du toponyme et par la prise en compte du mobilier archéologique retrouvé dans un rayon d'un kilomètre autour de la statue. Le lieu-dit “ Caramat ” possède une origine très ancienne, certainement préhistorique (VIDAL 1899, p. 463). Ce toponyme se rattache à l'ensemble des noms de lieux relatifs aux fleuves et aux points culminants du relief (FABRE 1979). La base pré-indo-européenne est triphonématique, la construction s'effectue à partir d'une voyelle encadrée par deux consonnes (DAUZAT 1946). La partie sémantique qui nous intéresse ici est “ kar ” ou “ car ” signifiant “ la pierre ”. Nous serions ici à la base même de la métonymie où la matière désigne l'objet. La deuxième moitié du nom constitué par la partie “ amat ” ou “ ma ” plaide en faveur d'une linguistique pré-indo-européenne d'origine méditerranéenne. L'élargissement en “ ma ” est fréquent dans les noms de cette origine, par exemple “ la bal-ma ” (la grotte). On sait qu'il existait des langues parentes en Méditerranée occidentale bien avant l'arrivée des Indo-européens aux alentours de 2800 avant J.C.

Ce lieu-dit désigne un espace ayant pour caractéristique la pierre que l'on retrouve dans la racine de son nom. Or, sur tout le promontoire où gisait la statue, aucun rocher ne se détache, qui aurait pu donner naissance au toponyme “ Caramat ”. On peut donc penser que la désignation du lieu à été construite de façon métonymique après l'élévation de la statue-menhir, à une époque antérieure à l'arrivée des peuples indo-européens.

A environ 900 m. du lieu de découverte, existent quelques petites stations de plein air dont une a livré, outre des haches polies et du mobilier céramique, des galets à cupules opposées généralement associés au travail du cuivre (ESPEROU 1988, p. 37 - AMBERT 1990). Il est intéressant de constater l'association de certaines statues-menhirs à des groupes culturels dont l'économie minière est développée. Existerait-il un rapport entre ces statues et l'extraction du minerai de cuivre par les premiers paléométallurgistes ? Seules des prospections systématiques et des fouilles plus nombreuses sur des sites miniers encore méconnus pourraient répondre à cette question.



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